Éleuthère

Olivier Sedeyn Yoga, Chant, Vers la Sagesse

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Face aux émotions

Il y a les faits, ce qui est, ce que je ne peux pas nier (cela ne m’empêche pas de le faire !) : C’est difficile pour moi. J’avais espéré quelque chose, j’avais entrepris quelque chose et ça ne marche pas comme je voudrais. J’affronte les faits, je fais ce qu’il y a à faire. Pas d’émotion, je fais ce que je peux, du mieux que je peux. Il adviendra ce qu’il adviendra, on verra ça dans le futur, aujourd’hui, je fais mon job. Et je peux avoir des relations dépassionnées, ce qui ne veut pas dire inamicales ni indifférentes, avec les autres.

Si je suis dans l’émotion, au contraire, je ne pense qu’à moi, et je pense que personne n’est dans la merde autant que moi. Et si je suis en colère, j’accuse l’autre d’être dans une meilleure situation que moi, et à la limite, à mes dépens. De là à lui imputer mes propres difficultés, il n’y a pas loin. « Si ces gens-là n’étaient pas comme ça, ce serait plus facile pour moi. » 

Est-ce vrai ? Pose-toi sérieusement la question.

Je suis dans une situation difficile parce que je m’y suis mis, ce n’est la faute à personne d’autre qu’à moi. Ce qui m’arrive est le résultat d’un certain nombre d’actions que j’ai faites dans le passé, d’un certain nombre de choix que j’ai faits dans le passé. Je suis donc responsable, au moins en partie, de la merde dans laquelle je me trouve, si je me trouve dans la merde. Mais c’est déjà évaluer, c’est déjà juger que de dire que je suis « dans la merde ». Ce qui est objectif, c’est seulement que « C’est difficile ». Et c’est seulement de l’extérieur que je peux juger que c’est facile pour quelqu’un. Efforce-toi de t’en abstenir, pour ton propre bien.

La colère est une pitrerie mentale, un cirque que je me fais à moi-même, et que je fais aux autres. Mais ça marche souvent moins bien avec les autres. Quelqu’un de coléreux, on le craint peut-être, on finit certainement par le fuir.  Il est clair qu’il faut le fuir, le quitter, c’est un empoisonneur.

Une émotion (ici la colère), ça consiste à se faire du cinéma sur le malheur (ou « l’extraordinaire bonheur » au contraire, dans le cas d’une émotion positive, qui elle aussi trompe) dans lequel je suis, ça consiste à me prendre pour le centre du monde. C’est un fait que l’on apprend peu à peu : je ne suis pas le centre du monde.

Si j’accuse ou si je blâme quiconque (et qu’est-ce que je fais d’autre quand je suis en colère ?), je fais comme si cette personne était responsable de quelque chose dans ma vie.

Dans ma vie, personne d’autre que moi n’est responsable de ma vie. Si ce que je fais me plaît, je suis content, si ça ne me plaît pas, je fais ce que je peux pour arrêter. Si je ne peux pas arrêter, et je ne peux pas évidemment arrêter « tout d’un coup » une action que j’ai commencée, alors, je dois accepter la situation sans faire de cirque, sans blâmer ni accuser personne, en organisant intelligemment mon départ. 

Sortir de son émotion, l’observer, la dissoudre, être vrai, par rapport à ce qui est, et par rapport aux autres. 

Pas de jérémiades. Les gens qui se lamentent sur leur sort sont insupportables (la plainte, s’apitoyer sur son sort, et la colère sont très proches). Maladie d’irresponsable.

Être clair, affronter les faits, être aimable avec tous, sans en rajouter. 

L’émotion vient d’une autre maladie : penser. Le but : Faire cesser la pensée qui ne cesse de tourner en moi. Facile à dire, je sais bien… 

Olivier Sedeyn

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